Formats ouverts, logiciels libres et écologie numérique !

La montée en puissance de systèmes d’exploitation libres Unix-like (Linux, FreeBSD…) à partir de la fin des année 1990 a débouché sur une présence industrielle. Ils sont devenus les systèmes de référence des grands acteurs de l’hébergement et des offres en cloud computing.
Cette percée significative côté serveurs est en revanche marginale sur le marché du poste de travail, caractérisé par l’écrasante domination de Microsoft, avec une part non négligeable pour Apple (doté de MAC-OS basés sur FreeBSD) et une fraction négligeable de parts de marchés pour les autres, parmi lesquels on retrouve différentes variantes basées sur Linux (Ubuntu, Suse…) ou sur une souche BSD (PC-BSD).

Comment expliquer cette différence de succès ?

Une partie de la réponse a été apportée lors d’une série de rencontres organisées en 2008 par le club MOA.

Les dîners du 16 juin, du 8 septembre et du 13 octobre avaient en en effet permis d’aborder le thème du logiciel libre sous différents angles.
Au cours de chacun de ces dîners, les intervenants se sont succédé pour présenter une approche ou un aspect du logiciel libre.
Nous avions ainsi reçu successivement :
– l’AFUL, Association Francophone des Utilisateurs de Logiciels Libres (Thierry STOEHR, son président et Laurent SEGUIN, membre de son conseil d’administration) ;
– la Gendarmerie Nationale (Xavier GUIMARD) ;
– la communauté OpenOffice-France (Sophie GAUTHIER) ;
– le Ministère de la défense (Jean-Paul DEGORCE-DUMAS) ;
– et la DGME (Hervé LE BARS).

De ces débats, il était ressorti que la démarche visant à accroître la place du logiciel libre constitue un changement de paradigme.

L’acte d’achat/location implique intrinsèquement une contrepartie (qualité, sécurité, support…), en plus du service rendu par la solution logicielle. D’une certaine manière, l’entreprise se « décharge » de la fabrication d’un « outil » pour concentrer ses efforts sur l’usage et la valeur qu’elle peut développer grâce à cet outil.

Pour une grande organisation, publique ou privée, ce changement ne peut s’opérer sans tenir compte tenu du poids des grands acteurs en terme de lobbying (pression directe sur les décideurs) et impose une démarche projet solide ainsi qu’une étape de transition et un accompagnement des équipes techniques et des utilisateurs.

Demander à un DSI de porter seul un tel projet, c’est l’exposer à un pic d’impopularité car l’utilisateur final n’est pas spontanément prêt à fournir un effort pour s’habituer à un nouveau logiciel qui n’apporte pas de fonctionnalité directement utiles à son niveau.
Cela rejoint d’une certaine manière les questions de responsabilité sociétales. La plupart des citoyens se sentent concernés par les questions de pollution, mais combien sont prêts à modifier de façon significative leur propres comportement ?

Les logiciels libres, les formats et standards ouverts constituent le socle de l’écologie numérique. Ils apportent un gage de pérennité et d’interopérabilité pour les générations futures. Il s’agit d’un choix stratégique et vertueux à plusieurs égards, et pourtant…

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